Aller au contenu

MATINALE. La Magnifique Society, portée et expliquée par son directeur, Cédric Cheminaud

Le festival, l’univers culturel rémois, le futur… Cédric Cheminaud, à la tête de la Cartonnerie et de La Magnifique Society, s’est prêté au jeu de la Matinale, moment d’échange privilégié avec le club de la presse.

À moins d’un mois de la cinquième édition de La Magnifique Society (24 – 26 juin), il semblait naturel d’en savoir plus l’origine du festival, sa vie post-covid et son rayonnement. Plus largement, la venue du passionné et très investi Cédric Cheminaud, a donné l’occasion d’en savoir plus sur le fonctionnement de la salle de musiques actuelles rémoise (SMAC), la Cartonnerie… et sur l’avenir de son directeur ardennais.

Cécric Cheminaud, directeur de la Cartonnerie et de La Magnifique Society et Benjamin Busson, président du club de la presse Reims Champagne.

Complémentarité entre La Magnifique Society et le Cabaret Vert

Au 1er octobre 2022, Cédric Cheminaud retournera aux sources puisque le Sedanais d’origine va prendre la direction d’un autre festival bien connu du secteur, le Cabarert vert. Tout en continuant à diriger La Magnifique Society. Un pas finalement très naturel qui confirme la complémentarité de deux événements musicaux français majeurs.

« Il s’agit de deux projets différents, mais, actuellement La Magnifique Society a une meilleure image que le Cabaret vert. La Magnifique, c’est ce petit bijou élégant, champenois, avec une programmation léchée. Ce festival peut être, pour les artistes, une porte d’entrée du Cabaret vert, festival d’été, générationnel, avec 120 groupes. Et le Cabaret, une porte d’entrée du public notamment belge et allemand, pour La Magnifique. »

Cédric Cheminaud

Depuis sa création en 2017, sur les braises du festival électro joué au pied de la cathédrale de Reims (2003 – 205), La Magnifique Society a rapidement conquis le public rémois. « Après Elektricity, on voulait proposer quelque chose de nouveau. » L’idée rencontrait celle d’Arnaud Robinet « qui voulait créer un festival au parc Champagne », raconte Cédric Cheminaud. Après un an de pause et de réflexion, La Magnifique était né, sous le signe d’un bon karma. Alors que le milieu musical semblait sceptique, les organisateurs sont parvenus, en un an, à créer des liens avec… le Japon (et même, en 2019, en Corée du sud). Dès la première édition, dix groupes japonais ont complété une programmation d’une quarantaine d’artistes français et internationaux accueillis à Reims. Un aller… puis un retour puisque certains ont été accueillis au pays du soleil levant, dont, notamment, Fishbach ou Orelsan.

30 000 festivaliers attendus en 2022

Jusqu’en 2019, le festival rémois grandit et ravit. Jusqu’au Covid. 2020 à oublier, mais l’équipe a planché sur une édition 2021 assise et réussie, malgré les contraintes sanitaires. Et après ? « ‘On constate cette année que les 35 – 45 ans sont plus réceptifs à revenir au festival plutôt qu’en salle, où les jeunes sont revenus très vite. »

Comment s’organise la programmation d’un tel festival ? « Un an avant. On travaille déjà sur 2023. Il y a beaucoup d’offres, pas mal de festivals d’été. Notre politique est d’aller chercher les artistes plutôt que d’attendre. C’est comme ça qu’on obtient les Black eyed peas ou le projet The Smile (incarné notamment par Tom Yorke). On est parvenu à développer une véritable image de marque. »

Anticiper permet aux programmateurs de planifier des artistes à un prix réduit – et une certaine dose de flair – avant qu’ils n’explosent. « Ce fut le cas de Clara Luciani, Eddy de Pretto, Christine and the Queens ou encore The Parcels. » La qualité d’accueil de la Cartonnerie, où Woodkid a élaboré certaines créations, où Vanessa Paradis vient régulièrement, est sans conteste un atout. Tout comme le champagne.

Quartier musical en devenir…

Mais la musique, à Reims, ne se résume pas qu’à une salle ni à un festival. Pour valoriser leur complémentarité, leur implication et leur créativité, la Carto travaille actuellement avec tous les lieux culturels qui l’environnent (Arena, Césaré, Jazzus au Shed, Atrium, Le Lieu…) afin de créer un quartier musical. « On travaille déjà ensemble naturellement et en bonne intelligence », confirme Cédric Cheminaud, qui a démarré sa carrière dans l’animation et l’action culturelle.

Au début des années 1980, la fermeture des Docks rémois laissaient une friche industrielle, où s’ouvrait en 1987 le lieu musical L’Usine, auquel succède en 2005 la Cartonnerie. Depuis, le poumon musical rémois s’est largement développé et compte bien faire battre le coeur des Champenois. Très fort et pour très longtemps.

Fréquentation de La Magnifique Society

  • 2017 : 12 000 festivaliers en trois jours
  • 2018 : 22 000 festivaliers en trois jours
  • 2019 : 20 000 festivaliers en trois jours
  • 2020 : annulation en raison de la pandémie
  • 2021 : 10500 festivaliers assis, sur trois jours, dans une configuration aménagée en raison des conditions sanitaires.
  • 2022 : près de 30 000 festivaliers attendus en trois jours